Crazy Horse: Crazy Horse (1971)

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"In 1966, Whitten, Molina and I we had electric violin, three electric guitars, bass and drums. Everyone could sing. We were playing long jams in the middle of songs, with the violins and guitars going at it. We were influenced by a lot of the same things that other rock n' roll musicians were being influenced by at that time. Chicago blues, country blues like Lightnin' Hopkins, Blue Grass, The Stanley Brothers, folk music, Woody Guthrie and others. Plus, our contemporaries and the records that were being made in those days..." (Billy Talbot)

Where: Recorded at Reprise Records Studios

When: February 1971

Who: Danny Whitten (guitar, background vocals and vocals), Ry Cooder (guitar, steel guitar, slide guitar), Nils Lofgren (guitar, background vocals and vocals), Jack Nitzsche (piano, keyboards, background vocals and vocals), Gib Guilbeau (fiddle, violin), Billy Talbot (bass, background vocals and vocals), Ralph Molina (drums, background vocals and vocals)

What: 1. Gone Dead Train 2. Dance, Dance, Dance 3. Look At All The Things 4. Beggars Day 5. I Don't Want To Talk About It 6. Downtown 7. Carolay 8. Dirty, Dirty 9. Nobody 10. I'll Get By 11. Crow Jane Lady

How: Produced by Bruce Botnick, Jack Nitzsche, Richard Heenan, Kirby Johnson & Spellbound Kelly

Up: intro glycérine avec un irrésistible gimmick glissé à la Fender de Nils, derrière ça fume et ça chauffe à la grosse basse et la gratte graviers, vocaux nasillards sur groove instantanément classique, la gratte dégorge ses renvois électriques sur la basse cotonneuse et les drums sobres, un solo avorté à gauche, on fait rouler, ça glisse, évident, pâteux, des inflexions à la Ronnie Van Zant au chant, on part dans des backing vocals festifs avec Talbot qui parcourt le manche, l'esprit Young là-dedans, c'est parti pour les soli croisés, presque en échos décalés, tranquille laid back mais un peu fiévreux quand même, les chœurs reprennent le lead, vocaux sudistes pour l'ambiance, ouverture parfaite ["Gone Dead Train"]... oh la country crasseuse aux bottes crottées, feeling Irish sur une compo de Young, ambiance coin du feu, basse bourrine, presque que du chant en fait, Molina au lead vocals, un "You Gotta Move" version sudiste, le violon criard à la Papa John Creach, des "wooh" exaltés, on fait passer la bouteille, on tape du pied par terre, ambiance Mississippi mud aussi et violon vrillant ["Dance, Dance, Dance"]... piano à la Hopkins mais là c'est Nitzsche le concurrent, Whitten au chante soutenu par des harmonies vocales aériennes, guitares discrètes et soudain ces chœurs faisandés splendides, Talbot joue trop fort et s'offre quelques descentes de basse standard à la "Day Dream", les backing vocals inoubliables mais déjà un break de grosse guitare carillonnante, une trouée pour le solo barbelé, école Young, c'est sûr, ou l'inverse, Whitten s'accroche à deux notes et tourne autour, l'ombre de The Band derrière tout ça ["Look At All The Things"]... oh le méchant flanger, tout y passe sauf la batterie en carton, des effets partout sur beau riff sudiste à la Molly Hatchet, la voix trafiquée de Nils au chant, protopunks les bouseux, compo troublante échappée du répertoire de Steely Dan, un hard-country-rock peut-être, ça rigole plus en tout cas, drums et basse en retrait, Molina plutôt intéressé par ses charleys et ses cymbales, le petit riff qui se balade, une gratte à vide, heavy sur la fin, qui racle et soudain le solo magnifique en échardes claptoniennes, en attendant la reprise de Nazareth ["Beggars Day"]... la ballade folk majestueuse, country avec des morceaux de folklore irish avant le grand Rod, splendide, tous au chant à craquer le coeur, Whitten, encore, au chant, la basse le coeur gros comme ça, Ry Cooder à la slide acoustique prodige, l'envolée digne sur le refrain, bottleneck et arpèges entrelacés, voix en suspens émotif sur la fin du refrain, on fait tourner, Whitten hurle à la mort, les grattes tintinnabulent, un envol acoustique pour le solo slidesque qui frotte, on jurerait entendre Hopkins au fond mais non ["I Don't Want To Talk About It"]... début en fanfare heavy, gros pied de grosse caisse, le break avec piano lyrique sur une palpitation de basse, on enclenche un riff engageant pour stades, les chœurs enquillent encore, Young absent mais présent, c'est crasseux, Whitten se dégage et lance des vocaux fluets, la slide torteuse derrière, Nils cette fois-ci, ça repart sur ce micro-riff hardos, la basse qui pulse, les backing vocals en supplément, quelle compo, signée Whitten et Young ["Downtown"]... presque pop les gars, Nitzche et Titelman à la compo Performance, titre bien rythmé et belles guitares, de grands accords frangés de gratte, le chant se cale comme des uppercuts sur les coups de drums, un refrain sans trop tarder, on prend juste le temps de placer un break piano ralenti et chant ému sur des guitares entremêlées, belle réappropriation d'un titre casse-gueule par le Cheval Fou ["Carolay"]... du gros riff rampant, basse sourde avec changements d'accords entendus mille fois but who cares, ça mouline derrière, toujours pas Young mais ça y ressemble, des litres de slide liquide déversés par Ry, on fait tourner quasi-jam, Talbot révise ses gammes et Molina reste accroché à ses charleys, un tambourin au loin, titre troussé tranquille ["Dirty, Dirty"]... riff funky country pour changer, on stoppe illico, on lance les chœurs impec, le petit riff prend sa place, drummer vissé à ses charleys, Talbot sans stress, quelques accords de gratte en descente, déjà un nouveau break pop sixties, les accords s'accumulent, du prog-rock country ? trop tard déjà repartis, entre funk et pop, coda vocale avec lacis de backing vocals et riffage instinctif pompé sur le "I Feel Free" de Cream ["Nobody"]... riff anglais sixties, presque de la new wave électrique, avec entrée de grattes acoustique et chœurs en altitude, basse bélier et piano léger, le riff pop rejoint par une gratte Leslie en solo presque synthé, daté et curieux, Talbot et Molina pas impressionnés assurent, au service exclusif du riff sympa, Whitten of course à la compo ["I'll Get By"]... encore un bon riff, mais de Nitzsche cette fois-ci, Molina oublie encore fûts et pied de grosse caisse, Talbot se promène, des enchaînements d'accords standard à la base méchamment blues pour du swamp groove country, Nitzche au chant et la slide de Ry en cadeau, ça tabasse un peu l'air de rien, Ry domine, un break en beat de drums et ça repart sur des enluminures de slide, encore un break et on lance un refrain de soûlards de saloon avec guitare hawaïenne maintenant sur rythme country, Nitzche jette toutes ses idées ["Crow Jane Lady"]...

Down: On les sent tourner autour du chef-d'œuvre, mais...