Final Countdown
Le début de la fin - puis une autre histoire, Me Decade, arena rock, power ballads, tout ça. Les sirènes du port Bartholdi, la British Invasion en tradition, des treize colonies aux Scarabées, l’Atlantique en toboggan aquatique, les Teutons Scorpions se glissent dans la file, und hopp. Born again, reset cosmétique à coups de bistouri-truelle. Blues, hard, prog, tout rebotoxé en slick rock mainstream AOR. Genesis, Fleetwood Mac, Yes, Roxy Music, Def Leppard, on a les noms.
1979, Lovedrive, état de grâce, les amarres Vieux Continent résistent. Herman "ze German", frappe naze hase Duracell mais Buchholz valide. Bientôt la rythmique eighties anonyme, poum-tchac et boum sur le poum. Simplifier, la grande affaire américaine. Dierks Studios, Uli hippie cherokee frappé d’obsolescence, le petit frère prodige torturé, Michael Schenker, convoqué. A méchamment devancé les ex-potes d’Hanovre avec son UFO. Le son ricain, depuis 1974 il l’a, merci. Phenomenon, c’est écrit dessus, 19 ans, des soli parmi les plus beaux du rock. Pas une formule - for real.
Pochette pop-art gratos, inepte, auberge ibérique sémantique, Storm Thorgerson et Hipgnosis évidemment. Des créas nimportnawak, comme une traduction frenchy d’un western fifties : interchangeable, expéditif, négligent, condescendant, le gros chèque agence concept en plus ici. Fourches yankees illico turgescentes, of course : horreur, un boob, en plus on voit rien, y a de la gomme hollywood dessus. Ah si, back cover, un téton démalabarisé. Pire avant, avec Virgin Killer, un gars de RCA, Steffan Böhle ; even worse après, Animal Magnetism, Thorgeson, again. Meine claquera que la cover a posé un prob’ qu’aux States, seul pays arpenté par Scorpions où les meufs du public font flasher leurs boobs. Le puritanisme pédipalpé et piqué, venin rigolard offert.
1995, 14 juin, Rory trahi par son foie. 1972, sur Lonesome Crow, Schenker, 16 ans, tapait le son tranchant, précis, ciselé, made in Ballyshannon. Le monde d’avant, quoi.