Flamin' Groovies: Flamingo (1970)

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"The first time we got into Detroit, it just clicked. Just did. We walked into the Grande and there was the MC5, and "What the FUCK is that? I wanna do THAT!" It really turned us around quite a bit... It radically changed our sound. We got HEAVIER after the Detroit experience. We saw the Stooges, the Frost, you know, we just said, "Wow, this is GREAT, this is just SOMETHING ELSE AGAIN." So it hardened up our sound quite a bit. I think Flamingo is pretty much an offshoot of the Detroit experience..." (Roy Loney) Where: Recorded at Pacific High Recording Studios, San Francisco When: 1970 Who: Roy Loney (guitar, percussion, lead vocals), Cyril Jordan (lead guitar, slide guitar, percussion, vocals), Tim Lynch (guitar, percussion, cello, vocals), George Alexander (percussion, bass), Danny Mihm (organ, percussion, piano, box, drums), Commander Cody (piano) What: 1. Gonna Rock Tonite 2. Comin' After Me 3. Headin' For The Texas Border 4. Sweet Roll Me On Down 5. Keep A Knockin' 6. Second Cousin 7. Childhood's End 8. Jailbait 9. She's Falling Apart 10. Road House How: Produced by Richard Robinson Up: ça bavarde un peu avant le riff sauvagement balayé au médiator, deux coups de caisse claire, basse et guitare en walking traditionnel à l'unisson ou presque, à droite ça riffe comme du Keith, chant rockabilly en choeur comme il se doit, puis les deux grattes se fondent dans un tricotage entrelacé à la Chuck, le tout chaloupe savamment, le changement d'accord en chromatismes bien sûr, ça riffe en début de solo à droite mais encore un peu de patience, on fait à nouveau tourner le refrain en choeurs, enfin le solo, syncopé à souhait, puis retors rétro comme du "Carole", des pointes d'accélérations interrompues de petits accords jouissifs vintage, tiens ça enchaîne déjà à gauche, en plus délié, plus agressif aussi, velouté et coulé, ça crie dans le studio, des sonorités flûtées à la Johnny Winter vers la fin, au tour de la basse pour le solo, bien gros et ronchon, en borborygmes collés au rythme, et même des accords métalliques à la fin, les drums ensuite en petite intervention classe, bien sûr, ça babchoobappe à la fin mais pas vraiment les Forbans, bonus, un solo criard inattendu à la fin, du couinement fifties, quelle fête, des micro-riffs à la Berry sur les aboiements de Tim, feu d'artifice d'aigus et d'accords, du classique renouvelé, tout est dans le titre... ["Gonna Rock Tonite"]... riff très méchant lourd et gras, en syncopes habiles, éclairé par une slide lumineuse à la Brian Jones, que du pied de grosse caisse derrière, une voix canaille de Jagger hardos proto-"Teenage Head", on balance le refrain fifties avec pompe rock traditionnel et choeurs rockab', de la walking bass et guitar en soutien, les superbes enluminures au bottleneck en plus, et une couche de riffs chuckesques par-dessus entre deux refrains bonhommes, les guitares en excès de pureté font la pompe sur une seule note, sans effort, et râcle les cordes, un solo dans les graves onctueux, aériens, très fort, ces petits aigus flûtés toujours, retour sur le riff bourrin, on tape dans les mains derrière, du blues rock sur une note avec voix de méchant ["Comin' After Me"]...oh le beau killer riff de garage rock, deux baffes et les cordes épileptiquement époussetées, entrée roulante de batterie, ça claque, ça tangue, un tapis flottant en soutien sur le chant de Tim, la basse vroome à tout va et les drums enfoncent le clou, un stop vintage pour la fin de strophe, une jolie baston rythmique, les accords brossés au médiator puis syncopage de lointain boléro fifties, ça groove en fait, un roulement de drums colossaux, Danny s'y reprend même à trois fois sur ses fûts, lance un solo pépite, tenu en respect par le riff, se poursuit quand même mais en laissant toujours la place au riff puis en se joignant à la rythmique, caché ou presque un break de drums parmi les plus beaux du rock, une vraie correction rock mais on est qu'à la moitié, la fête aux guitares aussi, là, qui pètent le feu et rugissent, ça papote derrière, le MC5 en influence certaine, retour sur le chaloupage, gros breaks étourdissants de batterie, un solo, à gauche cette fois-ci, très rock aigu torturé de Detroit, à droite la gratte revient, les deux canaux en même temps avec les six-cordes qui bavassent ensemble, Danny en superstar, on accélère ensemble et au bout du tunnel, vlan : le roulement du siècle, encore, le riff, emballé, c'est pesé ["Headin' For The Texas Border"]... pompe rock et chant à la Elvis de banlieues, caisse claire et tambourin, choeurs doo-wop en retenue, la basse fait son entrée sur des grattes acoustiques clinquantes à la "That's Alright, Mama", ambiance country en fait, un refrain explosif en rock originel, un blues très Stones en fait sur basse opulente et grosse caisse claire, halètements hoquetés finaux of course ["Sweet Roll Me On Down"]...intro batterie sur reprise de Little Richard, le "Rock And Roll" de Led Zep' un an avant, surtout ne pas comparer, mais ça tape fort, un solo sans attendre, d'entrée juste après les choeurs lascifs, du Chuck encore mais plus énervé, sans retenue, le slip prêt à exploser, en soutien rythmique un laminage rock épuré, tout le monde s'approche du micro pour les choeurs, déjà un autre solo plus moelleux, superbe, les gars tapent à la porte mais ils arrivent pas à entrer, vous voyez le topo ou pas, même chose mais avec les choeurs qui répondent à la batterie seule, on embraye, petite montée en notes graves zeppeliniennes, une basse qui fait ses gammes à toute blinde, on écrase tout à la fin ["Keep A Knockin'"]... 100% Berry mais un peu accéléré quand même, les deux grattes dialoguent comme deux Keith jumeaux, roulements de peaux telluriques de Danny, choeurs qui whaouhatent à l'envi, se marier avec sa petite cousine, un truc du "Killer" ça, un rock bien énervé en somme, avec voix éraillée sur le pont, deux secondes de break à la basse, on est bien, un swingue à la Richards mais Danny insiste et balance des breaks à chaque fois plus impressionnants, un petite qualité pop-rock à ce refrain, le solo, chuckesque évidemment mais plus cool et flottant, sans crainte des silences, du classique avec un riff boogie AC/DC en suspens jouissif, mais on se reprend et on reste rock, fers croisés, fiesta de drums et choeurs pêchus pour la fin ["Second Cousin"]...petite ballade country avec tambourin, voix goguenarde à la Jagger, les acoustiques discrètes, basse stentor, choeurs en ascension sur guitare torturée, arpèges électriques carillonnants, slide glissée qui se profile, une autre slide qui se greffe sur les choeurs d'angelots rock, presque pop à gauche, chant un peu adlib, une démo peut-être ?, comparaison avec les Stones difficilement évitable, gouaille du chanteur comprise, presque une comptine, une berceuse country ["Childhood's End"]... gros riff costaud dans les graves avec réponse du reste des potes, le chant se colle dessus sans audace, pas léger l'affaire, des arpèges et des sonorités cuivres en supplément, une petite tonalité soul-rock du coup, mais tempo lent, guitares restent tranchantes dans les coins, un pont plus rock avec de belles grattes sudistes, retour au riff sexuel, solo nerveux sur tangage étudié de faux cuivres, du Gibbons pour un peu, se rattache à la rythmique à la fin, un chant pervers, on navigue entre rock et soul et on se vautre dans la luxure, les grattes grondent derrière, des soli zztopesques pour la fin, pas pressés, chauds bouillant, et adlib au chant gentiment dépravé ["Jailbait"]... arpèges pétris de spleen West Coast, une ballade psyché, un peu en retard sur son temps, voix Lennonesque aux sonorités flangées, basse volumineuse de circonstance et descente de graves clichés, un peu à côté les gars sur ce coup-là, mais explosion pop sur la grosse basse, grattes acoustiques en soupirs, un violoncelle du pauvre derrière, thanx to Tim, manque George Martin, allez quelques beaux passages, une batterie gentille, un petit break, coda inespérée en offensive ultime rock, sur cris primates éthérés, pas mal ["She's Falling Apart"]...la claque finale, quatre accords secs et la caisse claire en écho, puis la cavalcade, quelle voix, ça riffe en cisaillant des deux côtés, déjà une montée en rave-up Yardbirds, ça va vite, du speed garage, mélodie reprise à la guitare trompettante, quatre accords giflés toujours, grattes en graves fiers, on fait crépiter le médiator de biais sur les cordes, un solo qui s'introduit par notes espacées, prend son temps puis balance une purée sonique, ça part dans l'espace sur un rythme tribal continu, les guitares prennent feu, du "Whole Lotta Love" sans theremin, un enfer sonore, intervention de batterie, ni break ni solo, magnifique en fûts enflammés, grattes ratiboisées, soudain l'éclaircie, on fait tonner les riffs en avertissement et c'est reparti, break, riff en aigu, chevauchée en fers rougeoyants, son cuivré à la Perry, une fausse fin, une baffe finale gracieuse, fin, ffffffiooo ["Road House"]... Down: "She's Falling Apart" ? Bon, OK... Ne pas pensez au Stones non plus, dont les Flamin' collent aux basques, l'air de rien...