Jeff Beck: Blow By Blow (1975)

#jeff-beck

"George Martin's a very rare geezer, and such a great leader. He listened to my scrappy demos for Blow By Blow, understood everything, made it sound posh and really opened doors for me in America" (Jeff Beck)

Where: AIR Studios, London

When: mars 1975

Who: Jeff Beck (guitars), Max Middleton (keyboards), Phil Chenn (bass), Richard Bailey (drums), George Martin (orchestral arrangement)

What: 1. You Know What I Mean 2. She's a Woman 3. Constipated Duck 4. Air Blower 5. Scatterbrain 6. Cause We've Ended as Lovers 7. Thelonius 8. Freeway Jam 9. Diamond Dust

How: Produced by George Martin

Up: intro funky syncopée, gros gnons de basse pour les mesures, claviers serpentins steviewonderesques, licks épileptiques de Beck, petit motif musical fuzzé, une autre guitare empilée par-derrière, la basse passe à deux notes colossales, Jeff dévale le manche à 1"17, notes rêches et ricanantes sur batterie éblouissante, enfile un deuxième solo à 1"42, velouté puis rageur, Chenn et Bailey stupéfiants de maîtrise déférente, El Becko doigts en feu fait hurler ses cordes à 2"34, solo soupe au lait, accélération supersonique avec passage classe dans les graves à 3"06, retour à la mélodie, son forfait achevé, Jeff étrangle quelques cordes pour le final ["You Know What I Mean"]... fondu enchaîné, Beck apaisé, basse reggae et Fender Rhodes noyé d'échos, Jeff sort la talking-box et prend un premier solo en son clair, la compo des Scarabées se fait mélancolique, wall-of-sound basse-batterie inouï, Jeff part à l'assaut des aigus à 1"17 mais reste élégant, tourne un peu autour du solo, pose les notes d'un crescendo subtil, débonde à 1"40 en micro-soli, pont planant à 2"00 puis solo rapide et claquant, jazzy, presque manouche, délicatement amené à la distortion irritée, Jeff nous sort tous ses plans mais les renouvelle, surprend à chaque fois, cordes violentées en harmoniques artificielles, du post-Yardbirds intelligent au service d'un solo extraordinairement construit, et une couche supplémentaire à 3"56 pour le solo final ["She's A Woman]... riff basse-claviers arachnéen, entrée démente du clavinet de Middleton, riff beckien balbutiant, superbe, comme étouffé, sur batterie flamboyante, une pause, on se rassemble, enluminures étoilées de Beck en fond, le solo à 1"38, progressif, part dans les graves, s'en extirpe progressivement, bascule en wah-wah instruite sur une rythmique sidérante, Bailey balance des symphonies de caisse claire ["Constipated Duck"]... rythmique agressive, la basse tricote un riff tortueux, circulaire, petite phrase proto-synthé fuzzée, batterie jazzo-funky éblouissante, Beck entasse les guitares, commence un solo blackmorien à 1"00 dans les graves, rejoint des aigus hystériques traqués par une rythmique acrobatique, les claviers wah-wah cancanent en fond, retour du motif mélodique, au tour de Middleton qui prend un solo aérien, étouffé d'échos stéréo, break rasséréné à 3"26, Beck aboie à la wah-wah grasse, bascule en son clair, Bailey et Middleton coloristes, Jeff envoie des micro-solis incendiaires et croustillants, atteint d'incroyables aigus à 4"15 sur une basse synthétisée ["Air Blower"]... fondu enchaîné à nouveau, intro batterie complexe et violente, riff sirocco suffocant de Beck doublé au clavier, solo fuzzé à 1"05, cordes vertigineuses de Martin, ambiance plus funky, un deuxième solo, en fuzz again, fielleux à 1"45 sur un hamac de cordes, reprise du riff typhon, Chenn et Bailey guettés par le génie, à 2"48 solo de Middleton sur rugissements wah wah de Beck, rythmique complexe et cordes romantiques, reprise du riff en plus fort encore, break inattendu à 3"28, beckien en diable, fuzz Yardbirds et riff énervé blues-rock, interventions frénétiques finales de Jeff dans l'œil du cyclone ["Scatterbrain"]... déchirant vagissements de la six-cordes, claviers ondulants, basse et batterie en smoking, verbe haut, long cri déchirant de Beck clos par deux accords fatigués, motif mélodique impeccable pour commencer l'histoire, passage dans les aigus à 1"31, toujours en retenue, Beck triture les sonorités, tire, étouffe et fait crépiter ses cordes sur une basse dépressive, glissante, break à 2"42, premier solo, son plus dur, superbe lamentation, une seconde guitare prend le relais, hammer-ons et pull-offs, accélération à 3"16, aigus éplorés divins vite consolés par des graves torturés en harmoniques artificielles, nouvelle accélération à 3"49 - la plus belle de tous les slows blues à close par une note aiguë stupéfiante à 4"06, descente chromatique de manche, attaques de cordes en bends phénoménaux pour l'aigu le plus fragile jamais enregistré à 5"20, la dignité du désespoir au bout de six cordes tendues sur du bois ["Cause We've Ended as Lovers"]... encore un fondu enchaîné, Bailey bosse sur ses charleys, place une série de frappes violentes sur la caisse claire, finesse jazz et violence rock, riff bavard de clavinet et wah-wah mâchouilleuse, un second riff très lourd au clavier éclairci à temps par les fulgurances luminescentes de Beck à 1"10 en talking-box, on glisse vers du funky, Beck invente des rythmiques killer à la wah-wah, bavasse un peu à la talking-box, break à 2"23 avec encore une wah-wah tirée dans les aigus, une nouvelle rythmique hachée se met en place, Middleton prend le final, titre oblige ["Thelonius"]... encore une intro de batterie à tomber, Chenn sort une ligne de basse bondissante, entrée tonitruante de Jeff sur les claviers ressac de Middleton, solo méchant, notes suffoquées, oppressées et suffocantes, vibrato, hammer-ons et pull-offs, El Becko est de bien mauvais poil, une petite phrase en fuzz, un break à 2"18, des harmoniques artificielles, un deuxième solo exaspéré à 2"34, Beck, en manque de feedback et larsen, envoie sa malle rock dans la tronche de ses potes jazzeux, continue son solo en fond pendant que Middleton reprend les choses en mains voire en doigts ["Freeway Jam"]... intro claviers gondolés en stéréo, cymbales apaisées, une phrase à pleurer de Beck sur des sanglots d'arpèges piano, Martin envoie les cordes majestueuses, Jeff prend le solo à 2"31 sur une basse synthé grondante, joue avec la pulpe de notes déchirantes, visite des graves angoissés, Middleton prend le relais à 5"39, retour des cordes romantiques, une lente dérive hitchcockienne ["Diamond Dust"]...

Down: rien...