Jimmy Page: Lucifer Rising (1973)

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"When I was at [Anger's] apartment he outlined this idea for a film that became Lucifer Rising, that he had already started shooting in Egypt. It was then he asked me if I would like to take on the commission and do the music and I agreed to that. [...] I said to him originally that I'd like to see it but, this is a key element to the story, he said, 'I always put the music on after I've made the film'. [...] I had an idea of what Anger wanted. So I went about creating this music in my home studio and I employed a variety of instruments and effects. I had this tampura, which is an Indian instrument that produces a majestic drone. This was one I had brought back form my early travels in India and it was about 5 1/2 ft tall and it was a really deep, resonant beast. So this was the first thing I wanted to employ on it. I thought of this being quite a hypnotic, trance-like piece. Then I had a Buddhist chant that was phased: everything wasn't quite what it appeared to be. I played some tabla drums, not very well I might add, but the effect of it was really good. So that's how the whole thing started to develop. I had synthesiser and Mellotron. And right at the very end there's an acoustic 12-string cascading in with these great horns that sound like the horns of Gabriel. It was a good piece...." (Jimmy Page)

Where: Recorded at Jimmy Page's home, London

When: 1973

Who: Jimmy Page (Mellotron, synthetizer, tampura, tabla, acoustic 12-string guitar)

What: 1. Lucifer Rising

How: Produced by Jimmy Page

Up: drone métallique rotatif en ressac comme "In The Light" et "In The Evening" aussi, attaque en tampura hypnotique avec finales aiguës plaintives, effet percussif et basse sourde qui palpite, comme moribonde, deux minutes trente de vagues tournoyantes parcourues de lames mélodiques vicieuses à la fausse flûte mellotronnée, un mantra satanique évidemment, des chœurs bouddhistes aspirés comme en vocoder en mode bandes inversées, tablas étouffés mais audibles maintenant, des aigus clinquants en fond, tablas en beat incompréhensible sous des motifs flûtés, mellotron tragique qui s'invite en phrases sournoises et trébuche en sirène descendante, des voix indistinctes donc angoissantes, un splendide accord de violoncelle diabolique, très king crimsonien mais avant Red, un synthé en surcouche qui s'interfère en volutes sur une descente du violoncelle, respiration de la rythmique, solo synthé en grandes notes zigzagantes qui s'ébrouent, doublées à la basse main gauche, des petits coups rythmiques d'un autre mellotron, les phrases qui s'embourbent et soudain une énorme basse, solo repart un peu à la "Welcome To The Machine" quelques temps avant Pink Floyd tout de même, un tonnerre qui gronde, petits motifs obsédants et la foudre qui s'abat, toujours cet aspect vieillot nostalgique du mellotron comme sur "Rain Song", délicieusement désuet comme une station balnéaire de Cornouailles, les phrases se poursuivent, plus basses, loin derrière le mantra, un "Riders On The Storm" malsain et effrayant, les chœurs de bouddhistes en guise de fausses vocalises grégoriennes de moines relapses, mantra satanique tournoyant, rien, une phrase au loin, un bouillonnement de basse de violoncelle malin qui revient au premier plan, une guitare à l'archet bien sûr, avec force effets, toutes les recherches live de "Dazed And Confused" passées au crible luciférien, archet nécessairement inquiétant, aigus horribles à l'appui, jamais une note gratuite... derrière une grosse note de basse, ambiance derviche tourneur et effets qui tournoient, composition insidieuse d'un gigantesque patchwork de râles, qui s'écrasent finalement, voix au loin qui reviennent au premier plan en chœurs inquiétants en diable, un gros glissé pétaradant en archet, basse en ébullition qui plop-plop comme une soupe à la tête de bouc, une note de synthé, puis les tablas qui résonnent fort, abordés dans leurs aigus et du coup démoniaques, puis échos en un rythme bancal, que c'est irrésistiblement malsain n'est-ce pas, une montée à l'échafaud ou une nuit sur un mont chauve, une marche des suppliciés peut-être, l'exécution elle-même ?, retour du synthé qui dégringole comme une sirène agonisante, le tout sur fond de tablas cette fois, la note est tenue douloureusement, s'arrête, les tablas tremblants, repart dans un solo, tient du theremin infernal, les tablas ont installé un rythme affreux, entrée d'une gratte acoustique à 18 minutes avec le même effet heureux que chez Roy Harper, splendide, les notes sont méchamment aiguës au synthé mais en majesté, des accords se dessinent, sont soutenues par la gratte, un tonnerre, la gratte en suspension rythmique, stoppe, retour du mantra du début, bruits de tonnerre, souffle du vent, fort - pauvre Mike Oldfield ["Lucifer Rising"]...

Down: Ah si le projet avait vraiment abouti...