Music Hall de France

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Provins, 27 juin 1966, sa Tour de César, un donjon du XIIe siècle, son maire, Alain Peyrefitte, à peine plus tardif. Un festival rock, diffusé à la télé frenchie le 22 juillet, émission "Music Hall de France", réalisée par Michèle Arnaud. L’INA l’a, bien sûr ; ça traîne ailleurs, en cherchant un peu. Top of the bill : les Yardbirds, including Jimmy, à la basse, oui et Simon & Garfunkel, prestation parfaite du duo. Et puis Screaming Lord Sutch, 3rd Earl of Harrow, réponse anglaise délibérément foireuse à Screamin’ Jay Hawkins, qui n’en demandait pas tant, tête de pont du National Teenage Party puis, à l’orée des eighties, du Official Monster Raving Loony Party, un collègue du Grand Timonier de l’ORTF, quoi. Aucun de ses fameux Heavy Friends sur scène, on se doute : en lieu et place des Blackmore, Page, Bonham, Beck, Redding, Hopkins, Moon, on a les Savages qui font le job, autour d’un bûcher improvisé par sa fake Seigneurie, qui part bientôt chercher sa hâche… Consternation collégiale du public, comme il se doit, enfants exceptés.

La musique ? Aucun titre maison, trois covers rocks et on se casse. Dont cette reprise du "Good Golly, Miss Molly", le titre de John Marascalco et, those were the days, du producer Robert "Bumps" Blackwell, propulsée en hit par Little Richard, avec des morceaux du "Rocket 88" de Ike Turner dedans. No comment, Fogerty réparera l’outrage whitey en 1969. Peu probable que Little Richard ait jamais eu vent de l’hommage sacrilège provinois, s’en foutait sûrement comme de sa première pompadour.

Wembley Stadium, 5 août 1972, The London Rock and Roll Show : Lord retrouve son idole, a la décence de se rabattre sur scène sur ses propres compos histrioniques grand-guignolesques hammerisées light, et fait péter la toph, à ça de fournir la perche pour le proto-selfie.