Shapes of Things

#jeff-beck #the-yardbirds #the-byrds #the-beatles

Le feedback, acouphène foreur des hardos, craie crissante sur le tableau des ingés-sons, ça intéresse qui vraiment, à part iceux ? Pourtant, un avant et un après, en wack ’n’ woll, no denyin’. La stone angulaire du feedback, c’est certain solo de la teigne Jeff Beck, en janvier 1966, les Yardbirds, le groupe. L’année précédente, les Beatles, l’intro de "I Feel Fine", oui. Le solo de Townshend aussi, sur "Anyway, Anyhow, Anywhere" en avril aussi, oui, oui.

Et puis "Shapes of Things", patchwork folk-rock paléo-psychédélique, un brin en avance sur "Eight Miles High" des Oyseaux, cornaqué par Giorgio Gomelsky des studios Chess à RCA, le Relf nasal mais, thank God!, pas encore grégorien, la basse sautillante sur un pedestrian beat, l’infamous rave-up contenu à coups de zébrures de disto, et puis, donc, le chorus beckien : une décharge raga fuzzy uzi minimale, sur une corde, feedback de gratte cascabelle dressée sifflante, panier rabattu sur la tête vipérine fissa. Direct disséqué par Jimi, direct vautré par Jimmy dans fameuse tentative hâbleuse sloppy pré-zep, 30 août 1968, revamped par Beck himself sur Truth la même année, pour clore le débat qui n’en avait jamais été un.

El Becko, dans l’intervalle, avait cavalé, six-cordes de sept lieux chaussée en pogne. Face B ? "You’re a Better Man Than I", solo monumental enregistré en septembre 1965, pour lever le doute - Terry Knight, pas encore aux commandes de Grand Funk, en fera un hit avec son Pack ; "Beck’s Bolero" en mai 1966 ; "Happenings Ten Years Time Ago" deux mois plus tard. Du feedback partout. End of story. Fin octobre, le Jimi Hendrix Experience entre en studio pour la première fois. Another story.