Slayer: Reign In Blood (1986)

#slayer

"Rubin really cleaned up our sound on that record, which drastically changed what we sounded like and how people perceived us. It was like, « Wow! you can hear everything, and those guys aren't just playing fast; those notes are on time. » It was what we needed to be. Before that, we were happy to sound like Venom or Mercyful Fate. We played in Reverb Land, for lack of a better term. And the reverb was the first thing Rubin took out..." (Kerry King)

Where: Los Angeles, California

When: 7 octobre 1986

Who: Tom Araya (bass, vocals), Jeff Hanneman (guitar), Kerry King (guitar), Dave Lombardo (drums)

What: 1. Angel of Death 2. Piece by Piece 3. Necrophobic 4. Altar of Sacrifice 5. Jesus Saves 6. Criminally Insane 7. Reborn 8. Epidemic 9. Postmortem 10. Raining Blood

How: Produced by Rick Rubin & Slayer

Up: déflagration sursaturée, giflée de cymbales, charlestons reptiliens, roulements dantesques : cri pétrifiant de Araya (00"19), Lombardo s'ennuie déjà et accélère, break en sueur (1"39), retour classe du même Lombardo sur guitares aiguisées et nauséeuses, Hanneman puis King, deux fois, puis Hanneman à nouveau tournent-fraisent des soli vrille-cortex, guitares affolées et agonisantes, Lombardo concasse sa double grosse caisse, Araya survole une Apocalypse trop humaine (4"25) ["Angel Of Death"]... presqu'un groove en intro, les temps à la cymbale qui luisent au fond des ténèbres, on s'enfonce et tournoie dans les graves, suspension à 33 secondes, nouvelle descente dans les rythmiques sépulcrales micro-millimétrées de Hanneman et King, vertigineuses à 1"19, roulements littéralement démentiels de Lombardo, presque un refrain et la funèbre poésie, Araya évoque une superbe "dismembered destiny" ["Piece by Piece"]... Plus vite encore ? Lombardo grand-maître du laminoir pile sa caisse claire pendant 48 inconcevables secondes, Araya dresse un catalogue circonstancié de tous les supplices, répit fourbe avant l'explosion des guitares violentées, Hanneman puis King cette fois-ci vomissent leurs derniers râles, hoquetants à (1"17), à 1"38 c'est déjà fini ["Necrophobic"]... riff sixties perverti, soli des guitares suppliciées, Lombardo rototome, chœurs sataniques comme il se doit (1"49) - baudelairiens ou friedkiniens ? - même Araya désespère, King conclut après trois interventions de Hanneman, courte césure, le riff s'écrase, lyrisme sombre "... transforming of five toes to two" ["Altar of Sacrifice"]... fondu enchaîné, tempo medium ou presque pour changer, riff rock mais basse sourde sorties des entrailles d'Araya, souples six-cordes scies-sauteuses qui bondissent, riff abrasif et sanglant (à 1"06), cris d'effroi des guitares (King, Hanneman puis King) poursuivies par la rythmique tortionnaire, précisions théologiques de King à l'endroit des Catholiques : "You spend your life just kissing ass" ["Jesus Saves"]... intro trompeuse sur contretemps de Lombardo, le tempo à la cymbale à nouveau comme phare dans les ténèbres, bpm accrus, menace de la rythmique nocive, presque sereine ["Criminally Insane"]... la balade avec Araya en Virgile, mais pas de Béatrice, cavalcade hallucinante de Lombardo, montées sataniques des accords - que fait l'Eglise ? - agonies du solo final, c'est encore Hanneman qui régale ["Reborn"]... flottements de la rythmique, Lombardo martèle toutes les peaux, guitares qui rotent en fin de riff, l'armée des ombres livrent l'assaut aux six-cordes qui tronçonnent et débitent, solo boschien au scalpel, la rémission à 1"32 , un début de mélodie vite réprimé par un deuxième cri apocalyptique d'Araya (1"51), guitares qui sweepent, on nous parle joliment de "unyielding kings of agony" ["Epidemic"]... intro triomphante équarrie par Lombardo, Araya avance dans les Enfers et commente, basse à la main, nouveau cri stupéfiant (1"46), la rythmique prend son temps, déraille à 2"12, sacrement de Lombardo à la double grosse caisse ["Postmortem"]... enchaînement cinématique avec le titre phare, redouté depuis 28 minutes, presque accueilli avec joie sous la pluie et ses quatre Satanic Riders On The Storm à 0"44, ponctuations lugubres de Lombardo, riff arrogant et narquois pour l'arrivée du Bouc, les guitares intestines, de Hanneman et King, la rythmique se casse en deux, Hanneman et King solotent en vibrato, crash final glaçant dans la géhenne orageuse, éclat de l'astre noir satanique "Raining blood... From a lacerated sky..." [" Raining Blood"]

Down: second degré exigé pour les teenagers à la lecture des lyrics documentées de "Angel of Death"...