Steppin' Out

#the-yardbirds #john-mayall #eric-clapton

Marronniers en carton et paluchages pré-pubères démago, les classements annuels des meilleurs guitaristes rock. Chaque fois, la punition. Ali Farka Touré meilleur que Angus mais quand même moins que Ike ou The Edge, ce genre. Les percées, les brèches, on préfère. Les innovations dans le noir, les défrichages DYI en vrai mode paléo-punk qui renverse la table et pave le way. Jeff et le feedback ? Déjà vu. Eric, aujourd’hui. Clapton, God, Slowhand et tout le tremblement, oui. La vélocité sidérante des soli, ça, c’était les Yardbirds, les rave-ups du Five Live, la Fender Telecaster 1963 avec un gros Vox. Suffisant pour cachetonner pépère jusqu’à la pandémie.

Pas tout dit, en fait. Avril 1966, 21 ans, déboule dans le plus pourrave des studios Decca, ingés laborantins, salle des machines, submarine en rade, c’t’ambiance, quoi - Mike Vernon et Gus Dudgeon aux consoles, fortunately, du mono, naturally. Comics iconique sur la cover, le Beano LP des Blues Breakers. De Mayall, prétendument, mais son album à lui, Eric, en fait. Un instinct : le combo Gibson Les Paul Sunburst 1960 et un Marshall maousse, les strings Clifford Essex et le dico des sonorités rock qui double de volume. Tous les soli live. No pedal, no booster, un sustain hénaurme. Oui, Freddie King avant. Sauf que là, les potards à 11, le son qui dégueule sur les pompes de McVie, fait vibrer les fûts de Flint et chope au colback John et son chant étranglé de Muppet. Un phrasé jaw-dropper, mais aussi les phrases qui vont avec. Toutes, tant qu’on y est. Big deal, l’inventeur est technicien mais pas que, a anticipé la portée artistique de l’invention, a inventé pour son art. True story.

Un monstre, qu’il a accouché. Le rock bouffe sur la bête depuis. Sans ces sessions, pas de Jimmy, de Slash, de Blooomfield, Green, Taylor, Moore, de Paul, personne. Climat plombé, horizons lointains, la vision d’un Anglais. British Blues ? Boom.