The Pink Fairies: Kings Of Oblivion (1973)

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"Sandy, Russell and Boss Goodman said, 'Larry, you're gonna do the singing and you better write some songs." I was so scared I couldn't believe it. Not only was I in a recording studio for a fortnight with a real band, but it was, "OK Larry, what are we recording next?' I'd be at the dinner table writing songs. I wrote all the songs. I only co-wrote two [..] Polydor's never given me a baked bean for it. Not one fucking thing... We were in Chipping Norton and I wrote a song called "Raceway". [...] We went back into the studio. [They said] "Oh, we mastered the album over the weekend." "You can't have mastered it 'cause one of the songs doesn't have a vocal on it. it's called 'Raceway'." "It's been mastered. It sounds good as an instrumental. It's going to be coming out in a few weeks time. "Oh yeah? Well, you haven't signed me to contract yet, so I'm not going to let you put it out." [...] They never worked out the contract. They never signed me and their argument now is that I was never in the Pink Fairies. Polydor maintains that I was just a session man who never got paid. They want to give me a couple hundred quid for my "sessions" [...]. They've never even given me a fucking farthing..." (Larry Wallis)

Where: Recorded at Chipping Norton studios

When: 1973

Who: Larry Wallis (guitar, vocals), Duncan Sanderson (bass, vocals), Russell Hunter (drums)

What: 1. City Kids 2. I Wish I Was A Girl 3. When's The Fun Begin? 4. Chromium Plating 5. Raceway 6. Chambermaid 7. Street Urchin

How: Produced by David Hitchcock

Up: oh le riff à la Magazine basse palpitante sur giclées d'accords épiques, roulements colossaux en fond et chant punk en acidité anglaise, quelle mise en place, déjà d'autres roulements de Hunter, un bavard, vers un pont super punky en arpèges saturés sur drums splashy post-surf, un classique instantané à l'évidence, la basse tachycardique qui s'autorise des virages plus larges, les drums, même sans remasterisation digne, sont une splendeur, une machine à concasser en éclaboussures métalliques, un cran au-dessus avec un inattendu solo classe, un peu de tambourin pour rendre la rythmique un brin plus dansante mais c'est bien les baffes d'accord qui marquent, Larry, à l'aise, continue son chorus sur le pont, inventaire de cymbales pour Hunter, et un final de solo terrassant sur échauffement de fûts, retombée sur cette pulsion viscérale, les phrases en aigu, cinq ans d'avance sur les Buzzocks, la guitare rock en plus ["City Kids"]... Hunter, seul, s'astique les charleys, accords giclés à la Townshend qui glissent vers un riff virevoltant sur basse expansive sans une seule note complaisante, batterie énorme mais on s'est habitué, le riff se fait solo derviche dément, c'est que l'intro, ça ? une gratte en renfort rythmique, le solo en mode stellaire sans aucun égo, dur, ça, petit sprint ultime, Larry est un Dieu en fait, comment on a pu le louper, un pattern de drums militaires avec ratatam martiale sur caisse claire et le chant cockney railleur, désabusé, impertinent sans les excès adolescents, les grattes à la Wishbone Ash, un break magnifique avec roulement et petit silence, le solo magique qui repart, tout ça pour annoncer le retour du chant, du proto-punk pro à tendance prog, lyrics fameux et subtils au passage, un refrain psychédélique en fait, un glissé jouissif de Larry, soudain les drums qui frappent méchamment la pulsation sur une basse rhythm-and-blues un peu soul pour des soli à la Wishbone Ash décidément, un solo en Gibson peut-être, qui farfouille dans les graves puis descend, les phrases de Larry ont une personnalité éclatante, pulsation bonhomme de la basse mais cymbales ouvertes, un solo psyché en fait, qui finit en phrase qui forme un pont pour le retour du chant, pas vraiment des amateurs les gars, on calme, des petites phrases étoilées sur basse lyrique en ambiance apaisée mais ça se corse progressivement, la basse qui bloblote comme un cul de mémère qui fait du jogging, les phrases de gratte qui se durcissent, des barbouillis de basse lointains d'une irréelle majesté, le solo qui redévale sur le refrain répété et répété, quel guitariste... ["I Wish I Was A Girl"] ...on gratte un peu genre début de jam qui se cherche, des harmoniques qui éclatent, une phrase curieusement menaçante de la gratte dans les graves, la basse en beat cardiaque derrière, les drums qui tapent tous les temps, quelle incompréhensible tension, soudain les les chœurs doublés à la gratte dans des tonalités presque japonaises, encore DeVoto qui doit laisser traîner une oreille, les drums qui s'éparpillent sur des arpèges mineurs très post-punk, l'accent british de Larry, toutes ces mélodies au sein d'un seul titre, un inoubliable "Working out on Mercury/ Acetone and vitamins" qui a dû rendre les Buzzocks verts de jalousie, drums qui se la jouent jazzy sur un passage où les vocaux se font rêveurs, un peu paranoïaques, grosse gratte paresseuse sur le côté, basse volubile, soudain la phrase grave reprise dans les aigus avec une sirène en fond et une pulsation d'allers-retours fondamentale-octave de la basse, le refrain qui revient, retour du chant cockney et des tons mélancoliques, résignés dans le chant, que Russel tape fort sur ces guitares épiques, fin en écho nauséeux gauche-droite ["When's The Fun Begin?"]... la grosse sirène de train slide avec grosses pêches de basse, mais ça dégringole en phrases de blues à la Wishbone Ash, ah oui encore, la différence un chant post-punk par-dessus, avec basse-batterie acrobatique caracolante, le pont précédé d'un court silence, plus simple : les drums en roulement permanent, basse un peu épanchée et accords égrenés en arpèges et solo dans les étoiles, sans prétention cosmique et avec une couche de bottleneck pour l'onctuosité, les aigus qui se montent le chou, les drums qui tabassent et... hop on repart dans du speed blues crunchy, avec cymbales crépitantes et ligne de basse irrésistible comme un roulement de drums, solo fluide puis tout le monde à l'unisson, la fausse fin, descente finale dans les aigus ["Chromium Plating"]... le joyau instrumental - trépignation sur caisse claire, puis les deux grattes en surf rock version thrash, le killer riff, une fois entendu, jamais oublié, manque les vocaux, on s'en fout ? la batterie est démentielle et le bassiste d'une efficacité renversante, pied au plancher, le pont est une tuerie, les deux grattes en Guns N' Roses cuvée 1973, batterie splashy, un riff génial joué sur une seule corde peut-être, le pont plus dansant la deuxième fois, petites phrase graves derrière, des gratte fabuleuses, oh le roulement de garage punk en bonus, ça s'arrête pour ouvrir un passage lyrique un peu prog comme toujours avec guitares qui pépient et arpègent sur frissonnement de cymbales, puis on bat le rappel, littéralement, et putain quel entrée de solo, à la Mick Box sur le "Salisbury" de Uriah Heep, des colorations wah-wah, surfe sur la rythmique, la connaît bien c'est lui qui l'a fait, retour sur le pont dansant, gargouillis de gratte et un larsen récupéré pour solo final halluciné, quelle inventivité, quel solo final, ces drums, épuisant ce génie, à la fin ["Raceway"]... gros riff, basse en uppercuts gras et drums qui piaffent, le riff cousin du "Raceway", les vocaux à la Jam avec cent fois plus de pêche, un pont en chœurs approximatifs, punk en somme, première minute passée, déjà dans les têtes, les Who à la niche, fallait oser, refrain ascendant comme, euh, bah oui, Magazine, des hits tous ces titres, Sanderson est évidemment outrageusement inconnu, le solo qui part en approche twangy, gentiment fifties, quelle rythmique inventive, des nappes de slide, c'est velouté et onctueux sur du tabassage métallique, retour sur la rythmique imparable, ça serait pas du Mötörhead par hasard dites-moi, fin hallucinante et sans effort ["Chambermaid"]... riff à la Who, entrée majestueuse de la basse, la pulsation qui suit est encore une merveille d'ingéniosité, le riff change, se fait gentiment monstrueux et zébré dès l'entrée du chant, pour retomber sur son beat premier, chant et rythmique se la jouent complémentaires, un pont léger avec batterie jazzy, tout le post-punk là-dedans, la beauté de la rythmique est subtile mais foudroyante, les micros-guitares qui se multiplient, un pont comme du Thin Lizzy, on est conduit vers un pont prog psyché avant que le chant reprenne le lead, du punk Stones avec louches de glam rock et sauce cockney, une seule compo comme ça, ça lance un groupe aujourd'hui, stoppe pour le même riff version funky sur pied de grosse caisse qui tape du sabot, une gratte qui s'insère à gauche, on pousse toutes les manettes vers le haut, ourlement progressif et gros pains de basse, une culture prog-rock, le roulement qui n'en finit pas, on retombe sur le riff original avec un micro-riff qui s'est glissé sous la veine, un solo en glissé aérien, dégringolade et les drums qui s'amusent, le refrain par-dessus, répété à l'envi, une accélération, aigu étranglé, un peu de wah-wah splendide, déjà sept minutes ? ["Street Urchin'"]...

Down: Injustement méconnus, proto-punks maudits, ce genre.