The Yardbirds: Roger The Engineer (1966)

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"I must say, however, that the percussion work is of very high standard and I would vote Jim McCarty one of the best drummers ever allowed to play..." (Jim McCarty)

Where: Advision, London

When: 15 juillet 1966

Who: Keith Relf (harmonica, vocals), Jeff Beck (guitar, bass, vocals), Chris Dreja (rhythm guitar), Paul Samwell-Smith (bass), Jim McCarty (drums), Jimmy Page (guitar, bass), John Paul Jones (bass)

What: 1. Happenings Ten Years Time Ago 2. Psycho Daisies 3. Lost Woman 4. Over, Under, Sideways, Down 5. The Nazz Are Blue 6. I Can't Make Your Way 7. Rack My Mind 8. Farewell 9. Hot House of Omagararshid 10. Jeff's Boogie 11. He's Always There 12. Turn Into Earth 13. What Do You Want 14. Ever Since the World Began

How: Produced by Paul Samwell-Smith & Simon Napier Bell

Up: la rythmique tout en échardes, basse sautillante de John Paul Jones, accords qui se crashent et bandes inversées, solo blitzkrieg de Page et Beck (1"41), rires saturés et talkover beckiens ["Happening Ten Years Ago"]... Page pond un riff d'anthologie et joue au chat et à la souris avec El Becko, breaks qui tuent (0"45) ["Psycho Daisies"]... basse bondissante et riff qui tue, Relf qui souffre, rave-up superbe, basse qui gonfle sur percussions tribales (00"50), l'harmonica d'abord puis Beck lâche sa meute (1"33), basse et batterie surchauffent, retour sur la terre ferme à 2"39 ["Lost Woman"]... walking bass standard jouée par Beck sur riff celtique, chœurs moyenâgeux, enfin le solo (1"49) sur boogie sauce Swingin' London, pompage éhonté de "Rock Around The Clock", who cares ["Over Under Sideways Down"]... un "Dust My Broom" vampirisé et remaquillé pour l'occasion, prétexte à un nouveau solo tranchant de Beck, les vannes psychés ouvertes pour un premier solo parasite (1"17), un deuxième, pyrotechnique comme il se doit, à 2"42 encore meilleur ["The Nazz Are Blue"]... Chœurs affreux, bravo, Beck sauve la mise de justesse à coups d'interventions narquoises ["Can't Make Your way"]... riff groovy, harmonica chicagoan, on souffle le chaud et le froid, Beck toujours à l'honneur ébarbe et taillade à 2"48 ["Rack My Mind"]... le délire psyché tribal, sonorités aqueuses sur fond de chœurs navrants, rythmique inventive de Beck ["Hot House of Omagararshid"]... boogie beckien complètement gratuit ou la virtuosité enfouie au cœur des sixties en attendant le dynamitage Beck, Bogert & Appice ["Jeff's Boogie"]... polar fuzzé de Relf sauvé de justesse du ridicule par les lacérations soniques du grand Jeff, décidément descendu parmi les siens ["He's Always There"]... Relf, échappé de la chorale du coin, encore parti dans ses délires enfumés, Beck, pas convaincu, commente discrètement dans son coin ["Turn Into Earth"]... retour - enfin - de la rave-up, tuerie totale, version vocals d'un titre enregistré déjà dix fois, basse fauve, batterie subtile et violente, Beck se décide et sort tout l'arsenal feedback, fuzz, harmoniques et tout le bazar, coupure psyché à 2"15, maîtrise ses sorties de route ["What Do You Want"]... et puis la pochette de Chris Dreja bizutant le pauvre ingénieur du son Roger Cameron, cernes violets et oreille éléphantesque...

Down: le chant : nasillard et niais à souhait ("Can't Make Your Way"), insupportable quand il s'abîme dans de la pop grégorienne pour scouts ("Farewell", "Turn Into Earth", "Ever Since The World Began")... Et quand c'est Beck lui-même qui s'y essaie, ouille ! ("The Nazz Are Blue")