Dire Straits: Communique

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Avant d'être une grosse machine soporifique conduite par un Knopfler binoclard et dépressif, Dire Straits fut quelque chose comme un renouveau étincelant dans le paysage rock de l'époque, loin des complaisances des fameux dinosaures moribonds et de l'énergie brouillonne du punk émergent... Tout ça n'a, certes, pas tenu bien longtemps et en 2001, un hommage vicieux fut rendu au leader surdoué et lymphatique du « groupe préféré de Lady Di » - sic(k) - par le Museum d'Histoire Naturelle de l'Utah qui donna à l'un de ses dinosaures le nom de Masiakasaurus Knopfleri... Mais comment en est-on arrivé là, au fait ?

Jeune journaliste musical à Leeds, Knopfler dut son épiphanie musicale à la mort de Jimi Hendrix, le 18 septembre 1970, dont la nouvelle le terrassa et l'inspira à la fois. Quand Steve Phillips, son rédacteur en chef lui demanda de rédiger une nécrologie, il éclata en sanglots, quitta les locaux... et ne revint jamais. De ce jour historique date ainsi, selon la légende, la décision de Knopfler de se consacrer entièrement à la musique...

C'est aussi à cette époque que Knopfler rencontre un autre Steve Phillips, un guitariste de blues (sans rapport avec son ex-boss), qui devint son mentor et avec qui il forma The Duolian String Pickers, un nom à peine aussi pourri que celui qu'il donnera plus tard à son fameux groupe. Avec son aide, Knopfler enregistra dans une chambre à Pudsey son tout premier disque "Summer's Coming My Way", mais, Gérard Louvin sans doute appelé à d'autres cornaquages, il mangea de la vache enragée pendant quelques années encore, avant d'amasser les 175 misérables dollars qui lui ont permis d'enregistrer le premier album du groupe...

Une dernière anecdote qui achèvera de convaincre les plus dubitatifs que l'autre grande passion de Knopfler reste le sommeil sous toutes ses formes : le bassiste John Illsley, qui partageait à l'époque un appartement avec David Knopfler, le frère de Mark, se souvient de sa première rencontre avec le guitariste prodige : "J'étais sorti toute la nuit et je suis revenu vers 10h chez moi. Je suis allé à la cuisine, je me suis fait du thé et je suis allé m'asseoir dans le salon. Et là, en plein milieu, je vois ce gars, jeans et bottes de cuir, allongé sur le sol, une guitare sur lui, en train de pioncer..."