Mötley Crüe: Theatre Of Pain

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Marre de lire et relire la même anecdote du squale zeppelinien ? Essayez Mötley Crüe ! L'histoire n'a pas encore tout à fait jugé ce qu'il faut retenir de la métallique discographie eighties du quartet destroy de Los Angeles mais, coté défonce et tragédies, le groupe s'est douteusement distingué par une consciencieuse descente aux enfers à côté desquelles les odyssées zeppelinienne ou stonienne font figure de contes pour enfants... S'étonnant eux-mêmes d'être encore en vie, les rescapés Tommy Lee, Frank "Nikki Sixx" Ferrana, Vince Neil et Bob "Mick Mars" Deal ont publié il y a une poignée d'années ce qui est peut-être l'ultime biographie rock, ahurissante et sordide, où le fangeux le dispute sans effort au pitoyable... Tout y passe, et pire encore, mais the rock's most cretinous band - "the book showed us as assholes because for most of the time, that's what we were..." dixit Vince - s'inclina, certes une seule fois, devant un célèbre chanteur de Birmingham et ses fourmis et là, on touche à l'innommable...

D'avril 1981, quand Nikki, Vince et Tommy, déjà furieusement junkies, survivaient sur le Sunset Strip dans un appartement de Clark Street grouillant de cafards (exterminés au briquet et à l'hairspray entre deux shoots) au lancement en 2001 en grande fanfare de leur biographie The Dirt par un Vince Neil bouffi, exhibant ses 70 000 $ de chirurgie esthétique - lifting facial, implants de joues, rehaussement de sourcils payés avec le gras cachet de son reality-show sur MTV - les quatre angelenos ont connu, en marge d'un succès planétaire, le fond et même ce qu'il y a en dessous : Nikki Sixx mort deux minutes et littéralement ressuscité par deux shoots d'adrénaline - le bassiste s'enfuit illico de l'hôpital, se piqua, refit immédiatement une overdose dont il réchappa miraculeusement et décida dès lors de s'injecter du whisky, "moins dangereux" ; les frasques de Tommy Lee avec sa première femme Heather Locklear puis avec sa seconde, Pamela Anderson qui, prudente et pas encore lassée des violences conjugales, organisa une gigantesque fête pour l'anniversaire de son mari et invita en supplément... des ambulances ; Nikki, lui encore, qui réussit à choquer son propre manager en dégotant des prostituées déguisées en nonnes et en Nazies à Hong-Kong ; sa tentative avortée de relation sexuelle avec... la mère de Tommy Lee, le tout avec la bénédiction, tout en fraîcheur, du père ("If you can get in there, you can have it") ; les terrifiantes tragédies personnelles de Vince Neil, dont la fille Skylar mourut à quatre ans d'un cancer, et qui, le 12 août 1985, lancé bourré au volant de sa Ford Pantera à 100 km/h dans une rue limitée à 40 - au retour du 4e jour non-stop d'une fiesta orgiaque - percuta un autre véhicule, tuant son propre passager Nicholas "Razzle" Dingley, batteur des fantastiques Hanoi Rocks, et laissant le couple embouti dans un état végétatif dont il n'est toujours pas sorti à l'heure actuelle (épilogue : 2,6 millions de dollars d'amende, 30 jours de prison et travaux d'intérêt généraux sous la forme de sermons anti-alcool donnés aux enfants)...

On résume, là... Pour insurpassables qu'ils soient, les quatre défoncés trouvèrent momentanément leur maître en la personne d'Ozzy Osbourne, à la faveur d'une tournée déjantée avec The Madman From Birmingham en 1984... Toujours aussi social, et au faîte de sa féroce schizophrénie, Ozzy passa l'essentiel de la tournée dans le bus du groupe, s'amusant à pousser les jeunes angelenos dans leurs derniers retranchements... L'ex-chanteur du Sab' décida ainsi un jour de se loger un billet d'un dollar dans une partie profondément intime et à le proposer aux clients d'un restaurant... Puis de s'enfuir avec le sac d'une vieille dame attablée et d'enfiler la robe qu'il y avait trouvée devant le groupe médusé... Mais tout ceci restait bon enfant et Ozzy n'en avait pas terminé : toujours vêtu de la robe, et revenu devant les clients, il réclama une paille pour sniffer... et là, c'est Nikki Sixx qui raconte : "I handed him the straw, and he walked over to a crack in the sidewalk and bent over it. I saw a long column of ants, marching to a little sand dugout built where the pavement met the dirt. And as I thought, 'No, he wouldn't,' he did. He sent the entire line of ants tickling up his nose with a single, monstrous snort. Then he hiked up the sundress, grabbed his dick, and pissed on the pavement. Without even looking at his growing audience - everyone on the tour was watching him while the old women and families on the pool deck were pretending not to - he knelt down and, getting the dress soggy in the puddle, lapped it up. He didn't just flick it with his tongue, he took a half-dozen long, lingering, and thorough strokes like a cat. Then he stood up and, eyes blazing and mouth wet with urine, looked straight at me. 'Do that, Sixx'.I swallowed and sweated. But this was peer pressure that I could not refuse. After all he had done so much for Mötley Crüe. And, if we wanted to maintain our reputation as rock's most cretinous band, I couldn't back down, not with everyone watching. I unzipped my pants and whipped out my dick in full view of everybody in the bar and around the pool. 'I don't give a fuck,' I thought to steady myself as I made my puddle. 'I'll lick up my piss. Who cares?' But, as I bent down to finish what I had begun, Ozzy swooped in and beat me to it. There he was, on all fours at my feet, licking up my pee. I threw up my hands: 'You win.'"

The Dirt, dans toutes les bonnes librairies, comme on dit...