Pink Floyd: The Household Project

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Un peu retournés par le succès massif de Dark Side Of The Moon, nos vrais-faux prog-rockeux se trouvent plutôt désemparés lorsqu'il s'agit de donner un digne successeur à leur blockbuster rock aux sonorités ricainisées à (petit) renfort de saxo yankee... Fin 1973, le Floyd se décide enfin et se lance dans l'enregistrement d'un album régi par un principe implacable : aucun instrument conventionnel...

Rouleaux de scotch, bouteilles de vins (dont le col, délicatement tapé contre un coin de table, reproduirait le son d'un tabla selon un Gilmour émerveillé par sa découverte qu'on a tou(te)s fait un jour, bourré(e)), sprays, aérosols, différents balais choisis pour la sonorité de leur brosse, élastique tendu entre deux tables : tout y passe et, pour faire bonne mesure, renouant avec le "Alan's Psychedelic Breakfast" de leur Atom Heart Mother, on enregistre aussi une scie en action, un marteau martelé, une hâche qui s'abat, une ampoule qui se casse et autres babioles bruitistes...

Au bout du compte, trois morceaux sont enregistrés avant que le groupe n'admette son superbe fiasco... Alan Parsons, l'ingé-son : « We spent something like four weeks in the studio and came away with no more than one and half minutes of music »... Un échec toutefois pas tout à fait total puisque quelques bribes (comme les sons obtenus avec les bouteilles de vins) reémergèrent pour les sessions de Wish You Were Here, audibles au début de "Shine On You Crazy Diamond"...